Vous avez encore dit oui pour échanger avec un collègue vos jours de congés ? Vous vous retrouvez avec des tâches qui n’ont rien à voir avec vos compétences ou votre département ? On vous demande toujours à vous, parce qu’on sait que vous allez répondre oui ?
Est ce que vous vous reconnaissez dans ces exemples ?
Il n’est jamais trop tard pour commencer à dire “non” !
Alors que pour certains, dire “non” vient tout naturellement, pour d’autres, c’est tout simplement mission impossible !
Apprendre à dire non est pourtant l’une des compétences de vie les plus utiles que l’on peut développer, c’est apprendre à accorder plus d'attention à ses propres besoins plutôt qu’à ceux des autres.
Mais il n'est pas toujours si facile de dire "non".
Pourquoi n’arrivons-nous pas à dire “non” ?
Bien entendu, nous faisons tous des choses que nous n’avons pas envie de faire, comme aller chercher ses enfants après 23 h ou sortir son chien quand il pleut averse et cela fait partie de la vie.
Mais, il arrive que l’on nous demande des services ou des faveurs que nous n’avons ni besoin ni ENVIE de faire.
La vérité est que dire NON est difficile
Nous souhaitons plaire, être appréciés, mais obtenir l’appréciation d’autrui n’est évidemment pas la seule raison.
Dans les relations personnelles ou professionnelles, nous pouvons avoir tendance à dire de suite “ oui”, pour ne pas décevoir, blesser, répondre à des attentes ou encore pour prouver sa valeur, essayer d’obtenir une promotion.
Finalement, nous ne disons pas “non” par peur ….
Pourquoi est-il si important de savoir dire “non” ?
“Savoir dire non, c’est se dire oui à soi-même”
Apprendre à refuser une promotion non souhaitée, un nouveau dossier à traiter et répondre “non” quand on nous demande un service, est la clé de l'affirmation de soi.
Il est vrai que dire « non » peut parfois blesser les sentiments de quelqu’un d’autre, vous pouvez même décevoir quelqu’un que vous aimez ou admirez.
Mais la vérité est qu’en faisant cela, en continuant à dire oui alors qu’au fond de vous, vous pensez “non”, vous cultivez la frustration, le ressentiment et les regrets.
Quand on y pense, dire “oui” quand on veut vraiment dire “ non”, c’est ne pas reconnaître et ne pas respecter ses besoins. Autrement dit, c’est se négliger !
Quand savoir dire “non” ?
Il est parfois difficile de déterminer quelles activités, missions, services, ... méritent votre temps et votre énergie.
ll existe différentes manières de savoir si c’est le bon moment de dire “non”:
Le plus important
Concentrez-vous sur ce qui est le plus important, examinez vos obligations et vos priorités actuelles avant de prendre une décision. Est ce que ce que l’on vous demande de faire a de l’importance pour vous, est-ce-que cela vous tient à coeur ? Si oui, alors faites-le et sinon, alors prenez le temps de faire le calcul suivant
Ratio oui - stress
Prenez le temps de soupeser si le fait de répondre oui, va vous amener à plus ou à moins de stress. Est-ce-que c’est un engagement à court, moyen, long terme ? Combien d’énergie allez-vous devoir mettre dans cette activité ? Ces facteurs sont à prendre en compte dans votre réflexion, pour ne pas vous sentir dépassé par la suite ou regretter votre décision.
Comment dire “non” ?
“Savoir quand dire non, est une saine habitude de vie à adopter”
Il ne s’agit pas toujours de dire “non”, mais de savoir comment le faire au mieux pour soi.
Et puis, toutes les situations ne se prêtent pas à un simple “non” comme seule réponse !
La science s’est intéressé à comment refuser de la manière la plus efficace pour soi, autrement dit, comment dire “non”, tout en se sentant bien et en augmentant son sentiment de pouvoir personnel.
Il s’avère que lorsque l’on a un but en tête (et ici, il s’agit de s’affirmer davantage), le choix des mots que l’on utilise, quand on dit non, a une très grande importance.
Prenons un exemple concret: imaginons que vous êtes au travail et que l’on vous demande un service qui n’est pas dans vos fonctions ou dans votre champ de compétences, vous allez dire non, mais voici deux façons différentes de dire non:
Non, je ne peux pas
Non, je ne fais pas ça
Selon vous, quel “non” aura le plus de pouvoir, sera le plus convaincant et le plus persuasif ?
Le second: “Non, je ne fais pas ça” (Patrick & Hagtvedt, 2012).
Pourquoi ?
Le terme « je ne fais pas ça » est considéré comme un choix délibéré qui nous donne du pouvoir. C’est une affirmation de votre détermination et de votre volonté, elle sera plus convaincante et aura un plus grand pouvoir persuasif chez votre interlocuteur. À l’inverse, « Je ne peux pas » n’est pas un choix, c’est une restriction, quelque chose qui vous est imposé (je ne peux pas, je dois aller chercher mes enfants, ….).
Penser « je ne peux pas » est psychologiquement épuisant et mine votre pouvoir personnel.
6 façons de cultiver la saine habitude de dire « non »
Sensations corporelles
Que ressentez-vous physiquement quand on vous demande un service, un travail, une promotion ?
Analysez vos sensations physiques, cela peut être comme un nœud dans la gorge, des mains moites, une sensation de fatigue, des maux de tête, etc …
Notre corps nous envoie une multitude de signaux sur notre état mental, soyez attentifs à ce que votre corps vous dit et laissez-vous guider. Toutes sensations physiques négatives est le signe qu’il faut dire “non”
Posez-vous cette question
“Est ce que j’ai vraiment envie de le faire ?"
Ça peut sembler simple, mais en se posant cette question, une réponse va s’imposer à vous. Parfois, ce n’est pas si clair que ça de savoir si on en a envie ou pas, dans ce cas-là, écrire ou en parler à une personne de confiance peut aider à déterminer ce que vous souhaitez réellement. Soyez patients avec vous-mêmes si vous doutez, lorsque vous avez pris l’habitude de dire oui sans réfléchir, il faut du temps et un travail actif sur soi, pour réapprendre à écouter cette voix intérieure qui vous dit si vous voulez vraiment quelque chose ou non.
Prenez votre temps pour répondre
On vous demande un service et votre première réaction est de répondre “oui bien sûr ! “. Vous avez le droit (et même le devoir) de prendre le temps dont vous avez besoin pour prendre une décision et notamment pour les décisions qui ont le pouvoir de changer votre vie. Prenez l’habitude de répondre: “je vais y réfléchir” ou “laisses moi le temps d’y penser et je te reviens rapidement”. Ce temps vous permettra de définir vos besoins et envies avant de donner votre réponse.
P.S.: enlevez la culpabilité de votre équation.
Ne culpabilisez pas
Vous n’êtes pas responsables des émotions et réactions des autres. Vous aussi avez des besoins et si la personne en face de vous décide de ne pas les reconnaître alors qu’elle vous demande de respecter les siens, vous savez déjà que vous avez bien fait de dire non !
Une fois votre décision prise, restez ferme et ne laissez pas influencer par la réaction (bonne ou mauvaise) de votre interlocuteur.
Commencez avec de petites choses
On ne commence pas la musculation en soulevant dès le premier jours 125 lb et c’est la même chose quand on commence à dire “non”. Entraînez-vous avec de petites choses, ça peut être une invitation à une soirée à laquelle vous n’avez vraiment pas envie d’aller ou un vendeur d’assurance au téléphone. On commence petit et on finit grand !
Ne vous justifiez pas
Vous ne voulez pas assister à ce dîner, ne vous répandez pas en excuses. Vous pouvez avoir autre chose chose de prévue ou avoir envie de rester tranquille à la maison, c’est votre choix. Dites simplement “je ne suis pas disponible ce soir-là”. Les excuses que vous pouvez donner à un “non” sont autant d’arguments possibles qui peuvent être critiqués, alors restez concis et brefs et ne vous laissez pas influencer par la déception de l’autre. Votre bien-être est important également, cela devrait être la seule justification nécessaire pour vous.
L'essentiel est de ne pas oublier que vos besoins ont autant d'importance que ceux des autres, personne ne peut vous imposer de faire quelque chose que vous ne souhaitez pas et vous avez le devoir de vous protéger de ceux qui pourraient abuser de votre gentillesse.
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