Ou
Comment améliorer l’apprentissage de la lecture chez les enfants
Auteure : Emeline Wyckaert
Tous les apprentissages sont importants, mais certains ont une importance cruciale ...
Et c’est le cas de la ...
LECTURE
Faisons un retour dans le temps et imaginez-vous être à l’école, assis.e à votre bureau. Face à vous, un exercice de résolution mathématique à faire ou encore, une expérience de chimie à réaliser.
Si votre niveau de lecture est bon, alors il ne vous reste plus qu’à vous concentrer sur quoi et comment le faire.
Mais si à l’inverse, votre lecture est lente, imprécise ou laborieuse, alors avant même de vous mettre à planifier vos calculs, vous savez que vous allez devoir mettre beaucoup d’efforts pour décoder le texte devant vous.
La vérité est que l’apprentissage de la lecture est important.
Non seulement, cela permet de développer l’imagination, mais cela impacte aussi les performances scolaires des enfants dans d’autres matières que le français.
Mais pourquoi favoriser l’apprentissage de la lecture avant même la 1ère année / le CP ?
La lecture prend une place importante dans le développement émotionnel et intellectuel des enfants, en plus de les exposer aux sons et aux lettres. C'est aussi une belle façon de contribuer à poser les bases neurologiques au langage (et à une utilisation efficace), car ....
Les livres constituent un véritable "réservoir lexical"
C'est-à-dire de nouveaux mots de vocabulaire, des mots rares et uniques que les enfants n'ont pas l'habitude d'entendre à la maison ou dans les conversations. Les livres, c'est aussi entendre et comprendre de nouvelles façons de combiner les mots ensemble, de jouer avec, élargissant ainsi leur capacité à donner un sens au langage et à l’utiliser.
D'ailleurs, saviez-vous que les enfants dont les parents leur lisent quotidiennement des histoires ont été exposés à au moins 290 000 mots de plus lorsqu’ils entrent à la maternelle, que les enfants qui n'ont pas de période de lecture quotidienne ?
Ce nombre peut même aller jusqu’à plus d’un million de mots en fonction de la durée de lecture ! (Logan & al., 2019)
En fait, il n'y a AUCUN inconvénient à vouloir favoriser l'apprentissage de la lecture chez nos enfants, seulement des avantages.
Alors c'est parti ! Voici des conseils tirés d’articles scientifiques récents pour offrir une belle base à la lecture avant même un apprentissage actif à l’école.
Le tout premier et celui sans quoi les autres conseils n’ont plus lieu d’être :
LISEZ LUI DES HISTOIRES
En ….
Engageant son intérêt
Engagement & Motivation
La motivation à lire implique d’attendre une récompense.
Qu'est-ce-que votre enfant gagne à vous écouter lui lire une histoire ?
En plus d'un moment privilégié et de partage avec ses parents, cela passe par le fait d'avoir de l'intérêt pour ce qui est lu et d'avoir envie de lire.
On sait que la motivation facilite l'engagement et .... l'engagement réside dans une participation active à la lecture et dans l'interaction avec le texte qui est lu.
En d’autres termes, repérez ce que votre enfant a comme centre d’intérêt.
Qu’est ce qu’il/elle aime ?
Si il/elle est trop jeune pour décider quoi lire, alors une sortie à la bibliothèque ou dans une librairie sera la parfaite occasion pour lui/la laisser explorer plusieurs options et choisir le livre qui aura suscité le plus d'intérêt !
Une sortie en famille et un nouveau cadeau !
Que demander de plus ?
Pour les plus grands .... Que ce soit des bandes dessinées, des mangas, de petits récits, un abonnement mensuel à un journal, etc…. Nous avons la chance d’avoir accès à différentes lectures, n’hésitons pas à en profiter et quoi qu’il/elle choisisse, achetez-le ensemble ! Votre enfant se sentira plus impliqué.e (engagé.e) dans le processus et dans son intérêt. Sans parler de tous les genres de littérature pour enfants qu'il existe dans les librairies aujourd'hui.
Le choix s'offre à nous :
“Si tu devais lire une histoire, ça serait quoi ?”,
"Tu aimerais lire quoi, quel genre d'histoire, etc .?
“J’ai trouvé le blog de ta danseuse préférée, ça te dit qu’on en lise un bout ensemble ? J’ai imprimé un de ces posts”,
“On va tous aller s’acheter un livre qu’on aime aujourd'hui", etc.
Une fois, ce nouveau livre en mains, il est temps de commencer à lui lire l’histoire, mais surtout de RAISONNER.
Raisonner, comment ça ?
Pour augmenter la motivation des enfants à la période de lecture, rien de mieux que de poser des questions sur les personnages ou faire des commentaires sur l’histoire (McBreen & Savage, 2020).
Raisonner sur l’histoire
Raisonner (et rigolez avec elle/lui) ...
... sur les différents aspects de l'histoire. Allez au-delà du vocabulaire et des mots utilisés dans le livre.
Faites des liens et des hypothèses entre les informations dans les premières lignes de texte. Par exemple, pour faire des inférences ou pour interpréter les significations cachées, les métaphores et les figures de style. (Elleman, 2017)
Essayez de deviner l'histoire ensemble: “Qu'est ce que tu crois qu'il va se passer ?” “Pourquoi il est déguisé comme ça ?”
Initiez des débats, “Pourquoi penses-tu qu'il a fait ça ? ”, “Qu'est ce qu'on aurait fait à sa place ? ”, “Selon toi qui a raison ?”.
Résumez l'histoire : “Qu'est-ce qu'il s'est passé ?” “Alors finalement, on avait raison de penser que l'histoire allait se terminer comme ça ?”, “Qu'est ce que tu penses qu'il faut retenir de cette histoire ?”
En bref, initiez la conversation en famille.
Mais même, sans avoir un livre entre les mains, il est possible de favoriser l’apprentissage de la lecture.
Comment ?
Par le langage et plus précisément en DÉVELOPPANT LE VOCABULAIRE
Développer le vocabulaire
Avoir une bonne connaissance du vocabulaire fait partie de ce qui nous permet de savoir quelle prononciation est correcte, mais aussi de contrôler si le texte contenant ce mot a un sens. Ces types de liens entre le son (la phonologie), l'orthographe et le sens des mots (= le vocabulaire) sont au cœur de la cartographie orthographique, c'est-à-dire le lien entre l'orthographe, la prononciation et la signification des mots en mémoire et ..... Permet
d’améliorer la lecture (Ehri, 2014).
Concrètement, ça ressemble à quoi ?
Au quotidien, lui faire nommer aussi souvent que possible les objets, personnes, lieux qu’il/elle connaît et ne connaît pas:
“ Comment ça s’appelle déjà ce manège ? Cet objet , cet animal ?
Quelle couleur, forme, etc.”
Et nommer les verbes associés “avec une fourchette, qu’est ce qu’on peut faire ? ”, "Avec une voiture, on ….”
Faites des jeux de synonymes et d’antonymes: “C’est quoi le contraire de la colère ?”, "Comment peut-on dire que l’on est heureux.se autrement ?”, etc.
Peut-être que vous m’avez déjà vu venir avec mes grands sabots, mais ces petits exemples sont aussi utiles pour travailler le lexique des émotions.
Répéter sa phrase et bonifier la: Répéter la phrase de votre enfant et ajouter y d'autres éléments pour augmenter son vocabulaire. Par exemple
" Je veux du chocolat ", "Tu veux du chocolat à la nougatine"
Utiliser du matériel visuel: pour faciliter la mémorisation et la communication, n'hésitez pas à utiliser du matériel visuel concret, comme des images, des photos, des illustrations, etc. Cela vous aidera également pour trouver des idées d'objets à nommer.
Les deux derniers conseils proviennent du livre sur la Neuropsychologie de l'enfant et de l'adolescent: Troubles développementaux et de l'apprentissage (Lussier & al., 2018).
Merci d’avoir pris le temps de lire cet article !
Si vous avez des questions, ou souhaitez partager vos conseils, n’hésitez pas à commenter ci-dessous ou à me contacter à info@thebeinguproject.com.
Comments